La gravure en creux sur plaque de cuivre dite en "taille-douce" apparait simultanément en Allemagne et en Italie vers 1450.
Sa technique n’a pratiquement pas varié depuis. La presse est composée encore aujourd’hui de deux rouleaux superposés qui obligeront le papier a venir chercher l’encre dans les tailles du cuivre en passant au milieu de ces mêmes rouleaux, sous une pression de l’ordre d’une tonne.
Les procédés :
Les principaux procédés de la taille-douce sont :
le burin,
l’eau-forte,
la pointe-sèche,
l’aquatinte.
Le burin
A l’aide d’une tige d’acier tranchant (le burin), le graveur va creuser plus ou moins profondément le cuivre d’arrière en avant, arrachant des copeaux de métal. Plus le sillon est profond, plus le trait sera noir à l’impression, mais toujours d’une netteté caractéristique.

- Burin
L’eau-forte
Le graveur à l’aide d’une pointe d’acier va dessiner son motif en rayant le cuivre, préalablement recouvert d’une couche de vernis, mettant ainsi le métal à nu. En plongeant la plaque dans un bain d’acide ( l’eau-forte) les parties rayées vont se creuser plus ou moins profondemment suivant le temps d’immersion. Les graveurs ont souvent recours à plusieurs essais de morsure pour obtenir une épreuve conforme à leur désir.

- Eau forte
La pointe-sèche
Le graveur à l’aide d’une pointe d’acier en forme de crayon griffe son cuivre dans le sens inverse du burin. Le métal n’est pas enlevé mais seulement repoussé laissant des "barbes" que certains artistes préfèrent supprimer en partie. Ces barbes donneront à l’impression un rendu estompé caractéristique.

- Pointe sèche
L’aquatinte
Sur un cuivre déja gravé à l’eau forte, puis chauffé, l’artiste fait adhérer de la poudre de résine. La plaque est ensuite replongée dans l’eau forte. L’acide mord le métal dans les parties non protégées. A l’impression le rendu est plus doux que l’eau forte, allant même sur les fonds jusqu’à la délicatesse du lavis.

- Aquatinte
Un autre procédé né au XVIIè siècle, la "manière noire" ou Mezzo-tinto, consiste à hérisser le cuivre de minuscules pointes très serrées que le graveur va plus ou moins écraser pour aller du noir au blanc en passant par les différents gris, donnant ce velouté si typique de cette technique.
La mise en couleurs
Pour la mise en couleurs deux techniques sont employées :
celle du repérage,
celle dite "à la poupée".
La première nécessite autant de cuivres que de couleurs. Le taille-doucier recouvre la plaque encrée au rouleau, où deux trous ont été percés en haut et en bas du dessin gravé, d’une feuille de papier légèrement mouillée, en ayant soin de centrer exactement la gravure à l’aide d’une pointe d’épingle piquée dans les trous de repérage. L’ensemble passera ensuite entre les rouleaux de la presse pour impression. La même feuille, maintenue au même endroit sur chaque plaque à l’aide de la pointe d’épingle, passera sur autant de cuivres qu’il y a de couleurs.
Dans la seconde technique, les différentes teintes sont tirées en une seule opération. Les couleurs sont posées par le taille-doucier "à la poupée" (tissu enroulé très fortement sur lui-même et se terminant en pointe) . L’excédent d’encre se trouvant sur les parties non gravées est retiré par "le paumage" (essuyage de la plaque avec la paume de la main).
Recouvrant le cuivre d’un papier légèrement humide, afin de le rendre "amoureux de l’encre" l’Artisan va faire passer l’ensemble entre les rouleaux de la presse pour l’obliger à venir chercher les couleurs dans les tailles.
La plaque est alors nettoyée et le taille-doucier va renouveler ces opérations autant de fois qu’il y a d’épreuves numérotées.