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CONNAITRE LES TIMBRES / La fabrication du timbre



Débutant

Emmanuel Poulouin


La pré-production d’un timbre par l’ITVF (II)
Les épreuves

 

L’épreuve photographique ou Fotoessay

L’artiste ou l’administration demande parfois l’aide d’un photographe afin d’obtenir depuis la maquette un tirage noir et blanc à la taille du timbre. Suite à cette épreuve, la maquette peut être retouchée pour corriger des imperfections résultant de la réduction. Ce type d’épreuve est peu courante en France à la différence de l’Allemagne.

L’épreuve d’état

La maquette est ensuite réduite à la taille du timbre. L’artiste grave alors le timbre sur une plaque d’acier doux, recouvert d’une couche de bromure d’argent et de cuivre. Cette plaque mesure en général 70 mm sur 80 mm. Le dessin est reproduit à l’envers.

Poinçon du timbre Corrèze en Corrèze

En cours d’élaboration, l’artiste réalise plusieurs épreuves pour vérifier son travail [1], apporter des modifications... Ce sont les épreuves d’état. Les commentaires manuscrits de l’artiste permettent le cas échéant de suivre l’avancement de la gravure entre le premier et le dernier état qui se trouve être le plus souvent le second. Ces épreuves sont imprimés en noir. Ces impressions sont réalisées sur des papiers bristol plus ou moins épais, d’une dimension de 70 par 80 mm. Ces épreuves sont en principes imprimées directement par l’artiste lui-même sur sa propre presse à bras.

Epreuve d'état I

Une fois la gravure terminée, le poinçon est donné à l’imprimerie pour la finalisation du travail et le report sur rouleau.

Les épreuves d’état ne sont conservées que pour Monaco. Pour la France, Andorre, et les territoires français, ces épreuves ne sont plus conservées depuis 1959 : l’artiste est libre de les vendre.

L’épreuve d’inspection ou de présentation

Ce sont les épreuves les plus rares en pour les timbres imprimés en France. Ces épreuves sont imprimées en lot de 3 à 5 pièces par etat. Ces épreuves permettent de vérifier l’absence de défaut. En cas de défaut, le poinçon est retouché, et une nouvelle série d’épreuves est retirée. Ces épreuves s’effectuent sur un bristol de luxe, de couleur sépia uniquement, et d’une taille de 70 par 80 mm. Avant 1966, ces épreuves sont facilement reconnaissables, du fait de la présence des marques de l’administration : les perforations diamant-croissant-diamant. L’absence de cette perforation caractéristique après 1966 fait qu’elles sont souvent confondues avec d’autres épreuves plus courantes.

Epreuve d'inspection

L’épreuve d’artiste

Une fois le poinçon validé, il est effectué les épreuves d’artiste. Ces épreuves se font sur un papier Rives, Velin d’Arches ou Marais, d’une taille allant de 11*11,5 cm à 13*16 cm. Les impressions sont faites sur une presse à bras. Un filigrane peut être incrusté dans le papier.

Filigranes

En regardant attentivement une épreuve d’artiste de petits rectangles blancs apparaissent à l’emplacement des noms du graveur et du dessinateur. L’épreuve d’artiste est signée par ses concepteurs (dessinateur et graveur), et comme pour le timbre, la signature du dessinateur est à droite, celle du graveur à gauche. Depuis 1959, le nombre d’épreuves est très contrôlé et est limité entre 18 et 28. Depuis que l’ITVF est installée à Périgueux, le nombre est limité à 7 par couleurs utilisées (de 2 à 6) pour la France. Deux épreuves sont données au dessinateur, six au graveur. Dans le cas ou le dessinateur est le graveur, alors il en est remis huit à l’artiste. Les épreuves d’artiste sont en général monochromes, noir. Il arrive qu’il soit fait plusieurs épreuves dans différentes couleurs. Depuis 1964, les épreuves d’artiste sont soumises au cachet à sec de l’ITP.

Epreuve d'artiste

Il arrive que l’administration effectue une épreuve collective d’artiste, où on a regroupé deux, trois ou quatre timbres du même artiste. Une épreuve d’artiste collective résulte d’une commande soit de l’artiste soit d’un ministère pour une occasion particulière.

L’épreuve d’atelier

Ces essais servent à faire quelques essais de couleur et sont similaires aux épreuves d’artiste mais non signées. A la différence de ces dernières, les épreuves d’atelier présentent les perforations de travail (diamant, croissant, diamant), jusqu’en 1956. Quelques exemplaires comportent des inscriptions manuscrites à l’attention du graveur titulaire pour d’ultime correction dans la gravure.

Epreuve d'atelier

Ces épreuves sont tirées dans la limite d’une trentaine environ. Ces épreuves sont en général numérotées à la main et jamais imprimées en noir.

L’épreuve de couleur

Elles servent à tester les couleurs choisies pour un timbre. L’atelier en imprime 5 pour chaque couleur utilisée. Elles sont faite à partir d’une gravure report du poinçon original. Ces épreuves sont accompagnées d’un nombre à 4 chiffres et d’une série de 2 ou 3 lettres. Le nombre indique la couleur utilisée, et la lettre, le fournisseur de la couleur. Ainsi les deux premiers chiffres du nombre indiquent la couleur de base. Ainsi : 1100 —> bleus 1200 —> oranges 1300 —> verts 1400 —> rouges 1500 —> violets 1600 —> noirs 1700 —> marrons

Epreuve de couleur

Ces épreuves ont été arrêtées en 1956 au profit des essais de couleur. Cependant d’autres imprimeur s’en servent encore aujourd’hui comme Cartor pour Madagascar.

Epreuve gommée de couleur définitive

Contrairement aux épreuves produites par l’ITVF, il est relativement facile de trouver sur le marché des épreuves de couleur d’imprimeur privé produissant les timbres de pays en voie de développement comme le Yémen :

Epreuve monochrome Epreuve bichrome Epreuve trichrome Epreuve quadrachrome

Au milieu des années 1990, la Poste proposa aux guichets des épreuves de couleur. Comme les épreuves de luxe, elles sont issues d’un poinçon différent que celui du timbre : ce sont des épreuve de luxe monochrome ou épreuve de couleur de complaisance.

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Dernières modifications : 2008-04-23 16:23:51