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CONNAITRE LES TIMBRES / La fabrication du timbre



Spécialiste

Stéphane Buchheit


Fabrication des timbres au type « Groupe » des colonies françaises
6 Le gommage.

 


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Le gommage

À l’origine (bien avant les types groupe) le gommage des feuilles était exécuté à la main. Les ouvriers enduisaient le dos des feuilles de gomme arabique et les mettaient à sécher sur des claies superposées dans des casiers montés sur roulettes que l’on mettait dans une partie de l’atelier qui était chauffé par un calorifère. Cette opération était longue et nécessitait un personnel important. Après le rachat de l’atelier de la banque de France par l’administration des postes, le chef d’atelier, Monsieur Gaumel, met en service une première machine à gommer (1er juillet 1880 d’après J. Resnikow). Cette machine permettait à un opérateur de gommer la surface de la feuille d’impression en une seule opération. Par contre le séchage était toujours effectué sur des claies comme précédemment.
Sur le plan des performances, Jacques Resnikow nous dit :
« Cette machine à gommer déposait sur les feuilles de 300 une couche de 5,5 grammes de gomme arabique (appelé alors gomme du Sénégal, sa substance originale étant l’exsudat de l’acacia Sénégal). Un système de vis de pression permettait de régler la machine de telle sorte que la couche de gomme était en principe la même pendant toutes les opérations. La machine gommait 1000 feuilles à l’heure ; trois fois par jour, on pesait 10 feuilles avant et après gommage pour vérifier la régularité des dépôts et éventuellement régler le pas de vis. »
Certainement vers 1895, le chef des ateliers Monsieur Gaumel eût l’idée de fabriquer une machine qui réaliserait les opérations de gommage et de séchage en utilisant un minimum de temps et de personnel. En effet, la machine ne nécessite qu’un ouvrier margeur qui introduit les feuilles à gommer dans la machine, et de deux apprentis qui à la fin reçoivent les feuilles gommées, sèches et massicotées.
Maury fournit une description relativement précise de cette machine qu’il a vu début 1900 lors de sa visite aux ateliers. Regardons la description qu’il nous en fait.
« Au départ se trouve l’appareil gommeur, composé de rouleaux qui enduisent un des côtés de la feuille, laquelle passe à deux reprises pour que la gomme soit étendue plus régulièrement. Les feuilles, dès qu’elles sont présentées par l’ouvrier margeur, sont saisies par des pinces montées sur des courroies en toile, lesquelles les entraînent, d’abord sous les rouleaux gommeurs, puis leur font gravir un plan incliné pour que la gomme commence à prendre consistance, les courroies tournent autour des roues montées sur un bâti en fer, font cheminer ensuite les feuilles verticalement, elles descendent, puis remontent alternativement à la queue leu-leu jusqu’à la fin du bâti. Dans leur course qui est d’une longueur totale de 230 mètres et qui dure 11 minutes, elles sont séchées par une série de ventilateur placées de haut en bas des bâtis et dont les ailettes, que l’on voit sur notre gravure, tournent très vivement. Chaque machine a environ 120 ailettes. Dans la saison humide, des caissons en tôle, plats, chauffés au gaz, sont placés verticalement entre les montants du bâti, ils aident les ailettes à produire le séchage des feuilles.
On voit, régnant au-dessus des appareils, une légère toiture en verre destinée à retenir en grande partie le calorique tout en n’arrêtant pas l’évaporation.

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machine Gaumel : sortie des feuilles

Photo de la machine Gaumel prise entre les deux guerres. Vous noterez la jeunesse des « apprentis ».

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machine Gaumel : entrée des feuilles

Les feuilles, dès la première descente verticale, sont maintenues, en outre des pinces, par des petits picots métalliques montés sur les courroies des côtés, et qui font à la feuille ces trous espacés de deux centimètres que l’on voit sur la marge verticale, tantôt de droite, tantôt de gauche. Arrivées à la fin de leur évolution les feuilles de 300 timbres sont coupées par une cisaille circulaire ou roue tranchante et tombent en deux demi-feuilles de 150 timbres chacune, entre les mains des deux apprentis, qui n’ont qu’à les guider pour qu’elles forment des piles régulières. »
Donc, comme nous l’avons vu précédemment, l’atelier du boulevard Brune dispose début 1900 de 3 machines à gommer. Ce qui reste incertain, c’est la date de mise en service de cette machine. Pour tenter de cerner sa date de mise en service, il faudrait examiner les marges verticales des feuilles de type groupe ou Sage de France, pour y trouver des petits trous. Ces trous étant fait par les courroies qui tiennent les feuilles lors du séchage. La date d’impression se trouvant sur la marge du bas nous donnant une idée de celle de la mise en service de la machine « Gaumel ». Nous verrons que la présence ou non de ces trous peu nous permettre d’échafauder certaines hypothèses en ce qui concerne l’impression des surcharges de 1912.


- Suite


- Introduction.
- Les couleurs, Le papier.
- La teinte de fond.
- La planche d’impression.
- Impression du nom des colonies.
- Le gommage.
- Le massicotage et la perforation.


Dernières modifications : 2003-03-14 06:19:41