
Spécialiste
Stéphane Buchheit
Fabrication des timbres au type « Groupe » des colonies françaises
2 Les couleurs, le papier.
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Les couleurs
Les couleurs arrivent à l’atelier toutes broyées de chez le fabricant. C’est à dire que la teinte est prête à être utilisée, l’atelier ne réalise pas lui-même le mélange. Notons bien que cela se passait ainsi en 1900 au boulevard Brune. J’ignore totalement s’il en était de même en 1892, rue de Hauteville.
L’atelier contrôlait les couleurs, et les éclaircissaient si elles étaient trop foncées. Si elles étaient trop claires l’atelier les refusait. Chaque matin, l’ouvrier conducteur utilisait une feuille de la veille pour vérifier la teinte. Malgré cela, elle n’est jamais parfaitement constante car au fur et à mesure du tirage elle devient plus foncée. De plus au cours des nombreuses années de tirage, le dosage et la qualité même des produits ont pu changer, et modifier notablement la couleur. On reconnaît certains tirages par leur couleur caractéristique.
Le papier
Les feuilles de papier utilisées pour le tirage des groupes sont blanches et toutes semblables. Leur format est approximativement de 480mm de large pour 460mm de haut, ce qui permet l’impression simultanée de deux feuilles de vente de 150 timbres, mais nous y reviendrons.
Comme pour les couleurs, chaque lot de feuilles est contrôlé. Le papier utilisé pour les timbres est dit « de pur chiffon », et les analyses vérifient qu’il n’y a ni présence de minéraux, ni présence de pâte à bois. D’autres tests permettent de déterminer la résistance à la traction et même celle au froissement. Une fois ces tests effectués, le papier qui est déclaré apte reçoit des perforations de contrôle. Il y a eu deux types de perforations de contrôle, le premier type composé de deux triangles séparés par un arc de cercle a été utilisé à partir de 1880 et remplacé en novembre1902 par le deuxième type composé de deux losanges séparés par un arc de cercle.

- Premier type de perforation de contrôle 1880-oct. 1902

- Deuxième type de perforation de contrôle nov. 1902-1910
Sur les feuilles de 1893, on trouve 6 perforations du premier type dans les marges de manière à avoir une perforation en face de chaque bloc de 50 timbres. Maury en 1900 décrit aussi les perforations ainsi. En revanche, il existe de nombreuses feuilles de différentes périodes (restant à déterminer) n’ayant que une ou deux perforations.
L’intérêt de cette perforation de contrôle par rapport au tampon utilisé précédemment par la monnaie, c’est qu’il était possible d’appliquer la marque de contrôle sur un paquet de feuilles en une seule opération. Lorsque la monnaie utilisait le tampon, il fallait le faire feuille à feuille et donc nécessitait un temps plus important. Devant les cadences « infernales » de fabrication des timbres-poste liées à l’augmentation du trafic postal, cette solution a du s’imposer d’elle-même, on profite en 1880 du changement de contrôleur (la monnaie est remplacée par la banque de France) pour améliorer le processus de contrôle.
Une fois les feuilles vérifiées et perforées, elles sont comptées à plusieurs reprises (Maury parle de onze fois) et enfin livrées à l’atelier de fabrication.
Suite
Introduction.
Les couleurs, Le papier.
La teinte de fond.
La planche d’impression.
Impression du nom des colonies.
Le gommage.
Le massicotage et la perforation.
Dernières
modifications : 2003-03-13 22:27:33
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